Trouver l’amour au temps du Corona
« Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l’aube au jour qui baisse ;
Garde ton âme ouverte aux parfums d’alentour,
Aux murmures de l’onde, Aime l’effort, l’espoir, l’orgueil, aime l’amour, C’est la chose profonde;
Combien s’en sont allés de tous les cœurs vivants
Au séjour solitaire Sans avoir bu le miel ni respiré le vent Des matins de la terre, … »
Anna de Noailles
Appel à témoignage : j’ai trouvé l’amour pendant la période du Corona
Alors j’attends que vous me racontiez cette belle aventure. Je veux tout savoir ! Pour témoigner, il vous suffit de le faire dans la rubrique dédiée aux commentaires.
Vibrer et débusquer tout ce qui ressemble à l’amour
Que ce soit un sentiment amoureux, de la solidarité, de la bienveillance ou juste une politesse, un sourire échangé, tout cela n’est que de l’amour. Mais comment faire dans cette période austère, si peu propice à l’aventure ?
Nous sommes en GUERRE nous a dit le Président, alors nous nous sommes mis en berne. A coup de confinements, de couvre-feu et de restrictions en tous genres, nous avons pratiqué la distanciation sociale et physique.
Désormais, impossible de frôler en toute fausse innocence ce délicieux voisin qui nous dévisage dans le métro. Non, vade retro ocytocine ! Privés de ce neuropeptide si utile aux rapprochements et à l’amour, nous vaquons à nos occupations journalières, comme des automates.
Aujourd’hui, je ne vous donnerai aucune astuce, je vous inciterai uniquement à improviser et provoquer les opportunités pour trouver l’amour.
Nous sommes en guerre, alors, je voulais juste vous raconter des histoires de guerre. Des histoires qui vous rappelleront que l’amour naît à n’importe quelle occasion. Il pousse quel que soit le terreau. Il se nourrit du beau comme du sordide. Et que le temps passe vite.
La trêve de noël en 1914
Il fait très froid en ce mois de décembre et les soldats, de chaque côté des tranchées, sont épuisés. Paul grelotte. Il est éreinté mais il ne perd pas de vue sa mission : surveiller l’ennemi, de l’autre côté. Il pense aux siens, tout en cherchant à comprendre ce que les allemands sont en train de faire. Ceux-là s’agitent, non, ils agitent des drapeaux blancs. Ils avancent en première ligne avec des bougies, des sapins et ces fameux drapeaux ! Ils demandent une trêve.
Et cette trêve a lieu : le 24 décembre 1914, français et allemands se réunissent pour célébrer les fêtes de noël. On chante, on rit, on fume. Les soldats s’échangent et partagent les quelques victuailles qu’ils possèdent.
Franck montre les photos de sa bien-aimée à Ulrich. Dans son allemand rudimentaire, il lui traduit ses lettres. Ulrich est amoureux aussi, alors c’est un peu comme si ces mots lui étaient destinés. Le reste de leur conversation au cours de la soirée deviendra plus trivial et ils rigoleront ensemble de leur imagination un peu trop coquine.
Et puis, il y a ceux qui récupèrent leurs compagnons morts au combat. Les officiers qui se regroupent et qui se serrent la main. Ils sont d’accord, ce soir ils réveillonneront tous ensemble et oublieront les hostilités.
Stress et fatigue tombent au fur et à mesure que les rires et les chants s’intensifient.
A distance des bougies et des lanternes, dans une ombre claire obscure, Jean et Ernst font connaissance. Ils ont beaucoup de points en commun. Ils se sont rencontrés et n’ont pas envie de se quitter.
Un beau moment de fraternité et d’amour
Ce n’était pas le moment de fraterniser et ces soldats furent rappeler à l’ordre.
Cette parenthèse fraternelle durera jusqu’au 1er janvier 1915. Avant de retourner se combattre, les hommes s’embrasseront et certains échangeront même leur adresse pour se revoir à la fin de la guerre.
Ils échangeront des cigarettes, du linge et des objets.
Et Ernst et Jean auront bien du mal à se séparer.
Le Corona offre des opportunités pour se réchauffer le cœur
Saisissez toutes les occasions pour faire des rencontres, amicales ou amoureuses. Nul ne sait combien cette période de restrictions durera.
Il peut s’agir d’un mot courtois, d’un sourire, d’un service ou que sais-je encore, mais il y a de quoi faire vibrer son cœur et rester ouvert.
20 000 femmes furent tondues à la libération, entre 1943 et 1946, mais toutes ne furent pas des collaboratrices avec l’ennemi.
Pendant la guerre 39-45, elles avaient saisi cette chance. L’histoire leur a un peu rapidement donné tort car, nous le savons bien, ce sont les vainqueurs qui se hâtent d’écrire l’histoire et de nous enseigner les limites du bien et du mal.
Les destins de femmes isolées, en grand désarroi, ont trouvé dans ces amours interdites de quoi combler leur cœur indigent. Dans la plus grande indifférence du voisinage et sans perspective d’avenir, elles ont fait le choix de se tourner vers qui leur apporterait chaleur, réconfort et amour. Et ce fut l’ennemi. Est-ce si mal ?
Nous sommes en guerre. Contre le Corona virus et non les uns contre les autres. Il n’y a pas de bons ou de méchants ; de balances ou de collabo. Il n’y a que des êtres humains et cet impérieux appel à vivre et à aimer.
Pour conclure
Certains écriront l’histoire et donc ne diront pas tout.
Paulette, pendant la guerre et l’occupation, avait peur tous les jours. Qui dira que, dans son immense solitude et dans l’indifférence des autres, elle est tombée sur un chic type, un allemand, un ennemi ? C’était en 1941, la peur, le froid et l’absurdité de la période les ont tendrement poussés l’un vers l’autre.
L’histoire ne dit pas comme il a été difficile à Ernst de lâcher la main de son nouvel ami. Elle ne dira pas non plus que cette poignée de main, dans un tout autre temps, dans une autre vie et un autre contexte aurait pu donner vie à l’amour.
Et, dans une froide soirée de janvier, quand Ernst s’est effondré à terre, c’est le visage de Jean et la chaleur de sa main qui l’ont bercé. Ainsi apaisé, il a pu compter les étoiles, comme on compte les moutons, avant de s’endormir.
Alors, « Toi, vis, sois innombrable à force de désirs
De frissons et d’extase… »
Anna de Noailles
https://livre.fnac.com/a13170624/Fabrice-Virgili-La-France-virile
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Merci de nous rappeler des choses fondamentales que la violence grandissante tend à étouffer. Ce Noël 1914, inscrit dans l’histoire, est une merveille. De bien belles histoires naissent partout dans le monde, elles sont souvent tues.
Merci ID de femmes ! Effectivement, même si le virus nous entrave et a grignoté de notre espace temps, avec le couvre-feu, ces histoires nous rappellent qu’il ne faut pas oublier de vivre et de vibrer!