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REPERER UN PERVERS NARCISSIQUE 2/2

Le pervers narcissique et comportements déviants

Les pervers narcissiques sont donc des personnalités qui cherchent à poser leur emprise sur les personnes dont ils convoitent le potentiel. Ce potentiel peut être des qualités humaines, intellectuelles ou matérielles.

Il est donc bien délicat, quand on n’est pas psychiatre ou psychanalyste, de brosser son portrait sans tomber dans le stéréotype. Par ailleurs, d’autres personnalités difficiles voire pathologiques peuvent semer la confusion. Il en est de même avec les comportements répréhensibles que certains vont reproduire en dehors de « toute pathologie ».

Donc, si le pervers narcissique est manipulateur, menteur, capable d’accès de violence, contrôlant, dénué de tout affect et empathie, tous les profils ayant une ou plusieurs de ces particularités n’en sont pas forcément.

Tout le monde n’est pas pervers narcissique

Les signes pathognomoniques du pervers narcissique peuvent induire en erreur et nous amener à nous tromper sur la réalité de certaines personnes qui ont développé quelques uns de ces symptômes.

Une personnalité paranoïaque

La paranoïa est une psychose. Quand elle n’est pas « décompensée », la personne qui en est atteinte n’a nul besoin d’être traitée ni hospitalisée. Sa vie et ses relations peuvent, cependant, s’avérer compliquées du fait de cet état. Elle redoute que l’on agisse contre elle, pour lui nuire.

La personnalité paranoïaque n’a pas d’envie hostile. Elle n’est pas particulièrement envieuse des autres. Ce n’est pas un moteur pour elle. Mais elle redoute les actes pour lui nuire.

Si elle est contrôlante et autoritaire, c’est qu’elle est méfiante et que cela génère de l’angoisse. Elle va donc chercher, pour s’apaiser, à avoir le contrôle sur tous les éléments de sa vie, y compris son entourage. C’est un acte défensif, de protection. Elle cherche à anticiper et circonscrire les nuisances que les autres voudraient provoquer à son encontre.

De même, la fausseté de son jugement va la pousser à porter des accusations injustifiées et injustes sur autrui et se mettre dans tous ses états, mais là encore, le but n’est pas de faire mal mais de se protéger.

Ses caractéristiques, comme l’orgueil ou son comportement psychorigide, sont là encore, mises en place pour calmer ses angoisses et donner l’impression qu’elle peut maîtriser, voir venir et contrecarrer.

Un obsessionnel

Il s’agit, ici aussi, de faire face à de grandes angoisses. Il doit les conjurer en essayant d’avoir la mainmise sur tout. Sa névrose va le conduire à une prise d’otage sur ses proches et son environnement mais, sans pensée malveillante. Il va répéter les actes, les faire faire aux autres, comme il croit bon de devoir les faire. Contrarié, il peut manifester de violents emportements.

Ces deux profils, contrairement au PN, auront tendance à rechercher l’isolement plutôt qu’à briller.

Du reste, bien que difficiles à vivre, elles restent des personnes aimantes qui savent montrer les signes de leur attachement sincère.

La personne bipolaire et la borderline

Celle qui oscille avec des up et des down et qui peut parfois avoir des propos et des actes agressifs ou méchants, ou qui vont à l’encontre des règles. Il s’agit de phases qu’elle ne maîtrise pas et qui n’ont pas comme visée de faire  mal. Ses émotions intenses ne sont pas feintes et la conscience sur la portée de ses actes est altérée sur le moment, du fait de la pathologie.

La personne atteinte d’alexithymie

On parle d’alexithymie lorsqu’une personne ne montre aucun affect. Coupée de ses émotions, elle donne l’impression d’une grande froideur, d’une indifférence ou d’une insensibilité. Or, il n’en est rien : il lui est simplement impossible de les montrer. A côté de cela, si vous la côtoyer et apprenez à la connaître, vous vous apercevrez qu’elle est tout aussi inoffensive que vous et moi. Elle est peut-être plus dure à cerner de part sa caractéristique.

De même, un menteur pathologique ou un manipulateur ne demeure que menteur ou manipulateur. Bien qu’il en résulte pour les autres des conséquences négatives, l’objectif de son action est l’obtention de quelque chose pour lui-même et non contre autrui.

Il existe également dans notre entourage quelques personnes qui se réjouissent, de temps à autre, des malheurs d’autrui et qui sont capables de propos blessants ou particulièrement méchants. Elles sont peut-être aigries ou envieuses mais cela ne fait pas d’elles des perverses narcissiques pour autant. Elles ont la conscience de ne pas agir convenablement. Le reste du temps, elles sont capables de beaucoup d’attentions et de gentillesse non contrefaites.

Le pervers narcissique n’a pas de conscience ni d’émotions versées vers autrui. Il n’a qu’un besoin : aller vers l’objet idéal, se valoriser à son dépend puis le détruire. Il en est jaloux et se doit de le casser tant il représente pour lui, quelque part, son idée de la perfection. Ou que celui-ci convoite une caractéristique qu’il ne possède pas, mais qui lui semble inestimable et indispensable.

Qui peut être convoité par le pervers narcissique ? 

Toute personne riche de ce qu’il ne détient pas et qu’il estime important pour lui. La personne perverse narcissique est comme vous et moi, elle hiérarchise en fonction de ses valeurs et de ses besoins. Ainsi, elle peut convoiter la richesse matérielle et s’orientera vers une personne qui correspond à son idéal en la matière. De même, elle peut rechercher le prestige de la culture ou de l’intelligence émotionnelle et sélectionnera en fonction de cela.

En revanche, pour pouvoir ferrer une personne susceptible de tomber dans sous son emprise, elle va chercher celle qui aura baissé sa garde. Une faiblesse passagère, un accident de vie, une recherche existentielle, etc…

En général, il s’agit aussi d’une personne généreuse, capable de faire passer ses désirs après ceux des autres.

Il est rare que le pervers narcissique arrive à attirer une personne confiante, foncièrement heureuse et bien dans sa vie. Cette dernière, suffisamment consciente de ce qu’elle est, flairera très vite le pot-aux-roses et l’évitera d’instinct.

Elle peut attirer un autre Pervers narcissique, leurré par le masque qu’elle présente…et réciproquement !! un paranoïaque, qu’il peut apaiser au moment de la rencontre… Une personne dotée de surdouance, bien que très intelligente, pourra tomber sous son charme, persuadée qu’elle a enfin trouvé quelqu’un qui la comprend. Oui, car le pervers narcissique est fort, il est ce que vous souhaitez qu’il soit !

La « proie » la plus facile sera sans doute une personne qui a déjà subi des comportements abusifs, comme la maltraitance par exemple. Son inconscient va l’amener à « rejouer le film », pour triompher et guérir. Malheureusement elle a intégré ces mécanismes et bien souvent ne fait que les répéter.

Mais que fait l’entourage ?

Si vous avez espacé ou coupé vos relations avec vos groupes amicaux et familiaux, ceux-ci ne comprennent pas grand-chose à ce que vous vivez. Il ne faut pas oublier, qu’initialement, vous leur avez brossé une image assez idyllique de ce qu’il se passait.

Certains de vos proches ont peut-être pressenti que quelque chose devait se tramer et cependant, ils n’en sont pas si sûrs, tant l’information que vous leur diffusez est rare ou lapidaire.

D’autres comprennent plus ou moins clairement ce qui est en train d’arriver. Ils ont noté le changement dans votre comportement, mesurer votre degré de stress, aperçu votre mal être mais ils n’arrivent pas à poser clairement les mots.

En effet, s’ils subodorent, il y a tout de même une certaine forme de déni qui les empêche d’investiguer plus loin.

Ce déni peut prendre la forme d’une incapacité à accepter que cette personne, si bien, puisse être la source de tous vos ennuis.

Il peut aussi être le fruit d’une réflexion qui les pousse à penser que vous avez dû lui faire subir beaucoup de choses, pour qu’elle finisse par changer son comportement.

Enfin, le désintérêt pur et simple de l’entourage qui s’est vu relégué au second plan quand vous viviez passionnément cette relation.

D’ailleurs, certains de vos proches, vous ont peut-être prévenu qu’il fallait vous méfier ou que ce que vous viviez n’était pas normal. Ils vous ont conseillé de partir mais vous n’avez rien fait de tout cela. Alors, maintenant, ils ne souhaitent plus s’en mêler ou ne savent plus que vous conseiller.

En outre, comment peuvent-ils concevoir que vous, avec votre intelligence, votre esprit indépendant et toutes vos facultés, vous puissiez rester dans une telle situation, sans réagir, si ce n’est parce que vous l’exagérez ou ne souhaitez pas vraiment vous en soustraire ?

Vous êtes sous emprise, complètement destructurée et en proie à une grande angoisse. L’isolement vous a placé dans une profonde solitude qui vous pousse à vous cramponner à ce quotidien que, pourtant, vous souhaiteriez fuir.

ATTENTION: l’emprise ne prend pas fin, miraculeusement, au moment où « la victime » coupe les ponts. Déboussolée et destructurée, elle va avoir grand besoin de soutien et de considération de la part de son entourage. A défaut, le sentiment de solitude et de découragement la feront faire machine arrière et retourner vers son existence de martyr.

Que faire ?

S’il s’agit d’une situation de travail, ouvrez-vous aux délégués du personnel, à votre responsable et/ou au médecin du travail.

Dans la sphère familiale, recherchez et contactez les structures qui vous aideront à vous extraire physiquement de votre couple. Elles vous trouveront un logement, pour vous et vos enfants et assureront votre protection. De plus, elles vous accompagneront dans toutes vos démarches (divorce, travail, justice…).

Si vous êtes un enfant ou si, en tant qu’adulte vous suspectez qu’un enfant subit une maltraitance de la part d’un parent, contactez l’assistant social de l’école ou l’infirmière pour une prise en charge.

Vous aurez besoin de comprendre et de vous reconstruire. Un travail thérapeutique pourra vous aider à cela. De plus, un travail de renonciation sera à entamer afin de vous assurer d’être débarrassé de la tentation de retourner vers cette personne qui vous fait tant souffrir. Car elle ne changera pas : c’est son visage initial et définif.

Enfin, si ce n’est pas vous la « victime », sachez vous montrer doux et patient pour l’aider à cheminer vers sa liberté. N’essayez pas de la brusquer ou de la faire réagir car elle risquerait de se renfermer et renoncer.

Pour conclure, je ne cesserai jamais de vous le répéter, la cellule familiale, le couple et la relation amicale sont les endroits où nous sommes censés être naturellement sécures et nous-mêmes. Quand il y a sentiment de malaise ou d’angoisse, c’est qu’il y a problème.

Plus

Contact Tel.: 3919, SOS.Femmes 

https://lavieautaquet.com/2018/05/14/reperer-une-personnalite-perverse-narcissique-1-2/

https://lavieautaquet.com/2018/05/01/ameliorer-son-estime-de-soi/

https://lavieautaquet.com/2018/04/15/la-dependance-affective-outils-pour-la-combattre/

http://soshommesbattus.over-blog.com/

http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts

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