MIEUX SE COMPRENDRE POUR AVANCER
Les phénomènes qui compliquent nos décisions
Pourquoi est-il si difficile de prendre une décision ? De faire un choix ? De garder le cap ou d’atteindre entièrement nos objectifs ?
Tout ce que nous faisons ou décidons à un sens, lequel parfois peut nous échapper. Nous souhaitons fort quelque chose et n’obtenons aucun des résultats escomptés. Ou alors, nous rencontrons des obstacles, vivons des blocages qui nous enlisent dans l’inaction.
Parce qu’il est rare que nous sachions réellement ce qui est bon pour nous. Nous n’avons pas toujours une vision claire de ce que nous souhaitons vraiment. Plutôt un sentiment de frustration ou d’insatisfaction qui ne donne pas forcément les pistes pour comprendre ce qui nous conviendrait véritablement.
De nombreux facteurs interagissent avec nos prises de décisions, lesquels peuvent être extérieurs par l’entremise de notre environnement mais aussi internes, avec nos fonctionnements et notre système de pensée. Le temps qui passe peut aussi radicalement modifier nos priorités, nos valeurs ou nos rêves.
Nos sentiments sont aussi très importants et peuvent se révéler de mauvais conseils tout autant que nos contradictions.
Quelques freins aux prises de décision
Il existe de nombreux obstacles à nos prises de décision et nos actions. Alors que nous arrivons aisément à distinguer les freins, il nous est difficile de percevoir les autres.
Les freins sont ces réalités qui nous poussent à renoncer quand elles sont immuables ; Ou à agir quand nous avons le pouvoir de les faire tomber.
Divers mécanismes peuvent fausser la réflexion dès que l’on doit décider pour sa vie, faire un choix ou agir.
La peur
Si nous connaissons ce sentiment, nous n’arrivons pas toujours à le justifier. Au moment d’agir, elle peut se présenter à nous sous forme d’indécision, de prétextes, d’excuses ou de raisonnements erronés. Ainsi, nous allons chercher à calmer au plus vite l’inconfort qu’elle nous procure plutôt que de l’éradiquer. Or pour la chasser il faut la comprendre, la nommer et l’affronter.
Elle s’ancre en nous à la suite d’expériences passées, vécues ou observées. Elles nourrissent nos croyances et inversement.
Ex : la peur de manquer ou de ne plus pouvoir faire face à ses créances peut pousser un individu récemment sans emploi à accepter le premier poste proposé.
Dans son esprit, ce n’est pas l’argent qu’il va visualiser mais la crainte de passer à côté d’une opportunité qui pourrait ne pas se reproduire de sitôt, le maintenant au chômage pour une durée qu’il ne connaît pas et le conduisant, à terme, vers des problèmes de trésorerie. En prenant ce travail, il calme sa peur et s’assure de ne pas manquer. Quelques mois après avoir ressenti du soulagement, il va constater qu’il n’a pas fait le meilleur choix : son nouveau travail ne lui permet pas d’évolution de carrière et il n’a pas vraiment négocié son salaire. Insidieusement, l’inconfort va revenir.
En identifiant la source de sa peur (manquer de finances), il aurait pu faire un autre compromis : rémunéré par les allocations chômage (diminution provisoire de ses revenus), il aurait pu décider de prendre le temps de trouver un emploi plus adapté à ses compétences et lui permettant une évolution professionnelle et financière (intérêt du poste et amélioration de ses revenus à plus long terme).
Les croyances
Ce sont les idées ou les représentations, bien souvent fausses, que nous nous faisons des choses ou des conséquences supposées de nos actions et de nos choix. Elles peuvent aussi porter sur ce que l’on croit que les autres attendent de nous, comment ils nous perçoivent ou sur ce qu’ils pourront croire si nous faisons ou décidons telle ou telle chose. Elles peuvent interférer de façon importante sur nos choix ou alimenter nos peurs.
Ex : notre individu récemment au chômage, pense que compte tenu de son âge et de son niveau d’études, il lui est compliqué de faire la fine bouche et, à ce titre, il a plutôt intérêt à prendre ce qu’on lui propose. Ainsi, il ne prend pas de risque et pense qu’il doit saisir cette opportunité.
Nous observons que la peur (se retrouver dans une situation financière délicate) et les croyances (le profil idéal) ont altéré son raisonnement et réduit ses prétentions. Et par la même occasion, le champ de ses possibles.
Les valeurs
C’est notre boussole intérieure. Nos idéaux. Ce sont elles qui nous mettent en action. Elles orientent nos choix de vie, nos préférences, nos amitiés. Elles sont aussi celles qui nous signalent le supposé « bien ou mal ». Nous ne connaissons pas toujours les valeurs importantes pour nous-même. Une situation délibérément choisie peut porter atteinte à l’une d’entre elles sans nous causer de problème pour autant. Si nos autres valeurs fondamentales restent nourries, il peut se passer beaucoup de temps avant que nous ne ressentions de l’insatisfaction.
Ex : Notre homme est persuadé qu’il ne faut pas rester dans l’inaction qu’il assimile à de la paresse. Seul le travail et le courage paient. Il ne peut donc se résoudre à rester au chômage, ce qui lui donnerait l’impression d’aller contre ses valeurs.
Par ailleurs, nous l’avons dit, nous pouvons avoir plusieurs valeurs fondamentales en contradiction. Dans ce cas, nous allons ressentir un inconfort ou un stress récurrent et incompréhensible.
Ex : En acceptant la première proposition venue, il a raisonné en partant de ses croyances, calmé un sentiment de peur et nourri les valeurs « travail et courage ». Mais il ne se sent pas comblé. Les valeurs « argent » et «réussite sociale» sont également primordiales pour lui. Au fur et à mesure du temps un sentiment d’inconfort va apparaître.
Les bénéfices secondaires
Ce sont les avantages que nous procurent des situations auxquelles, pourtant, nous voudrions mettre fin. Tellement intégrés dans notre quotidien, nous n’y faisons plus vraiment attention. Du reste, ce n’est pas forcément ces avantages spécifiques qui ont pesé autrefois dans notre choix. Par la suite, ils se révèlent indispensables et compteront quand il s’agira de passer à autre chose.
Ex : En se questionnant sur la hâte qu’il a manifesté à accepter un peu trop rapidement ce poste sans éclat particulier, il se console avec les horaires qui lui permettront de conserver ses habitudes quotidiennes. Et ça compte pour lui.
Certains de ces bénéfices peuvent être conservés ou aménagés, d’autres devront faire l’objet de choix. Et notre exemple aurait pu retrouver de tels avantages ailleurs.
Les intentions positives
Ce sont les moyens que l’on va se donner pour répondre à un besoin souvent inconscient. Nous allons décider d’actes contraires à ceux que nous avions programmés. Naturellement, ces actes auront des conséquences sur ce que nous étions censés faire à la place. Il ne s’agit pas forcément de bonnes actions. En revanche elles permettent de satisfaire un besoin.
L’exemple de notre « fraîchement embauché » : Il nourrit secrètement le rêve fou de se réorienter radicalement. Il doit valider son brevet de pilotage « accompagnement de passagers ». Il souhaite par la suite monter sa société. Tout n’est pas clair ou décidé dans sa tête mais il se projette de plus en plus souvent. Le choix du poste en question lui a peut-être été dicté par une volonté de ne plus se jeter à corps perdu dans un travail, de se dégager de la charge mentale et du temps pour travailler la faisabilité de son projet. Cela, sans clairement se le dire.
Les loyautés
Inconsciemment, nous passons des contrats avec nous-mêmes, nos proches, notre environnement, notre passé, la famille,…Elles nous freinent. elles peuvent prendre la forme de valeurs ou de combats que l’on s’impose mais qui ne sont pas toujours les nôtres.
Ex : Notre homme est de plus en plus tenté par la mise en place de son projet professionnel. En fait, il souhaiterait s’installer dans l’île qui l’a vu naître et proposer un service d’avion taxi pour les touristes et les locaux. Cependant, il n’est pas à l’aise avec l’idée d’imposer des changements à son épouse. Il a vécu une enfance chiche, durant laquelle il a souvent été témoin des querelles parentales liées à l’argent et à l’absence de son père, pêcheur. Un jour, devant sa mère en pleurs, il en a voulu à son père d’avoir choisi sa propre liberté au détriment de la sécurité pour sa famille.
La dissonance cognitive
Il s’agit d’un conflit intérieur. Nous agissons en contradiction avec nous-même. Un peu comme si nos valeurs, nos idéaux ou notre façon de concevoir la vie était en opposition avec nos choix, nos attitudes, nos propos ou nos actes. Cela génère de l’inconfort, du stress et/ou un sentiment de culpabilité.
Ex : Notre homme ne se penche pas sur son projet. Son travail a de moins en moins d’intérêt mais il ne fait rien.
Au lieu de chercher de la cohérence entre l’idéal et l’action, nous allons plutôt nous organiser pour faire coexister ces contradictions. Pour cela, nous allons mettre en place, de façon inconsciente, un certain nombre de stratégies. Trouver des mécanismes qui réduiront la sensation d’inconfort et donneront un sens à ce qui est vécu.
Ces mécanismes peuvent être mis en place par le biais de :
La rationalisation
Construire un raisonnement (en partant de préjugés, d’expériences réelles ou de rumeurs, etc..) qui justifiera l’acte dissonant et lui redonnera du sens.
Ex : Il pense souvent à débuter son projet, surtout quand il se sent en mal de sens mais il a tellement d’autres obligations plus urgentes. En plus, ce n’est pas le moment car son épouse est sous pression depuis quelques temps et il doit se rendre disponible pour elle. Elle a besoin de lui.
Le biais de confirmation
Sélectionner les faits, les théories qui convergent vers la légitimité de l’acte. Les éléments divergents ou le caractère de rareté du phénomène seront alors occultés ou niés.
Ex : Il a fini par expliquer son projet à sa femme, laquelle n’a pas eu l’air très emballée. Elle a soulevé un certain nombre de problématiques. Du reste s’il se penche davantage sur la question et sur les témoignages de personnes qui ont tenté un projet similaire, il constate qu’il a peu de chance de bien en vivre. L’expérience de son père lui fait aussi redouter ce qui l’attend…
La trivialisation
Minimiser la dissonance de façon à la rendre dérisoire, banale, anecdotique ou caricaturale.
Ex : «Ce n’est qu’un rêve de gosse !! On ne peut pas faire tout ce qui nous passe par la tête !! Au moins là, je suis à l’abri des mauvaises surprises !».
Le support social
S’entourer d’un environnement qui permet de vivre son acte sans inconfort et sans remise en question (tout le monde le fait, chez moi c’est comme ça…). Le groupe d’individu, en accord avec la situation, l’idée ou l’action, confortera la position dissonante.
Ex : Son entourage le conforte dans l’idée que ce n’est qu’une lubie. Il va tout perdre alors qu’il lui suffit de continuer à piloter pour le plaisir. Qu’il est heureux ainsi, sans plus de complications.
La focalisation exclusive sur l’atteinte de l’objectif
J’aime insister sur le fait que le chemin qui conduit vers nos buts est aussi important que le but lui-même. Et ce n’est pas toujours la ligne droite !! Le point d’arrivée n’est pas si important. Il arrive même qu’une fois franchi, il n’ait plus de véritable intérêt. Que le vrai intérêt étaient les étapes pour y aller.
Ex : Finalement, ce qu’il veut c’est être heureux aux côtés de sa femme, qu’il aime par-dessus tout.
Conclusion
Notre héro n’a jamais monté son projet. Il s’est ennuyé au travail et sa bonne humeur s’est dissipée. Maintenant, il le regrette. Son épouse s’est lassée de son manque d’entrain et de ses accès d’humeur. Il lui reproche de ne pas l’avoir soutenu ni cru en lui. Elle a pris ses distances, un amant, puis sa valise.
Virgile, oui c’est son nom, a 45 ans maintenant. Chaque année, il se dit que c’est trop tard…
On recommence ? Il des peurs, des croyances….et tout cela l’entrave.
Alors, ne faites pas comme lui : allez chercher vos ailes et gardez-vous de les couper !
Prenez du plaisir à comprendre, à chercher, à vous tromper et agissez !!! Car le voyage aussi est une destination !!!
Pour aller plus loin
Recevoir le guide gratuit :https://lavieautaquet.com/vous-recevrez-le-guide-dans-votre-boite-mail/
https://lavieautaquet.com/2018/04/22/agir-pour-etre-plus-heureux/
https://lavieautaquet.com/seance-gratuite-daccompagnement/