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MON ENFANT EST MENTEUR

Je ne comprends pas pourquoi mon enfant est menteur

Tout le monde le fait

Avant toute chose, je vous demande, en toute bonne foi et honnêteté de compter combien de fois dans une journée ou sur une semaine (pour les moins menteurs d’entre nous) vous avez menti :

  • Par omission,
  • En vue de manipuler, d’obtenir quelque chose en retour..
  • Par peur de ne plus être aimé ou estimé, du conflit, d’être jugé, de blesser ou de décourager, pour rester politiquement correct,
  • Pour vous débarrasser de quelqu’un ou stopper son insistance,
  • Assurer sa tranquillité, ne pas avoir à se justifier, faire comme tout le monde, ne pas dénoter, ne pas prendre position,
  • Pour vous mentir à vous-même, ne pas faire de choix, oser, changer,
  • Par loyauté,
  • Etc….

Et oui, nous sommes tous des menteurs potentiels à un moment de la journée et de notre existence…Et quelle que soit la raison pour laquelle nous avons menti, cela n’en reste pas moins du mensonge !!!

« Ah ! Tu as changé de coupe, ça change mais cela te va super bien. C’est ton style !!! » (Hum, hum : elle a l’air de rien mais bon, je ne veux pas la blesser).

« Merci mille fois pour le cadeau !! (Quelle ringardise !! Je trouverai bien à le refiler à quelqu’un d’autre).

« Oui, oui, compte sur moi je viendrai samedi. A très vite, alors !! (Dans deux jours je l’appelle et je lui dis que ce n’est plus possible. Faut que je trouve un mytho).

« Promets-moi de ne surtout rien dire : les autres ne comprendraient pas et en plus ça ne regarde que moi ».

« Ah ! Bonjour Madame X, je ne vous avais pas vue !! Je serais bien restée discuter avec vous mais je suis un peu pressée…C’est ça !! A bientôt !! » (Elle n’a pas de vie ou quoi ? Quelle commère !!).

« Cette fois ci on n’en parlera pas à ton père, il risquerait d’être très déçu et d’annuler ton weekend. En revanche, promets-moi de ne jamais recommencer ».

 

Mon enfant est menteur. Non, il le devient !

Les enfants sont de fins observateurs et adoptent les comportements des adultes

Ils en comprennent, du reste, très vite les enjeux et les bénéfices qu’ils peuvent en tirer !!! Ils ont analysé comment vous vous sortez vous même de situations délicates, observé finement ou plus confusément, la contradiction entre vos mots et votre gestuelle et compris quels bénéfices vous en avez retiré.

Fort de cette belle leçon de vie, ils mettent en place dès leur plus jeune âge, (avec plus ou moins de subtilité et d’expertise, j’en conviens) des stratégies analogues aux vôtres.

l’enfant menteur n’est pas menteur, il opte pour  un mécanisme passant par l’utilisation du mensonge. Il se peut que ce soit le mécanisme qu’il privilégie.

Et ça, ce n’est pas de votre faute :  il n’a simplement pas trouvé d’autre fonctionnement lui permettant d’obtenir le même « bénéfice » supposé.

 

Parmi les motifs il y a la peur de la punition et de la privation, de ne plus être aimé, d’être abandonné, de trahir un autre membre de la famille (conflit de loyauté) ou de s’exposer

Avez-vous remarqué comment après une bêtise, votre enfant devient exclusivement l’enfant de l’autre ? « Ras le bol de ton fils, fais quelque chose ». L’est-il à la seule condition qu’il adopte un comportement que vous estimez convenable ? Les informations sont souvent appréciées au premier degré. Les bisous et les câlins qui suivront ne changeront pas vraiment ses conclusions.

Le fait d’être réprimandé peut aussi sonner pour lui comme une rupture (ainsi qu’il en serait d’une rupture amoureuse ou amicale après une dispute). Dans ce cas, il a peut-être repéré ce phénomène en regardant faire le couple que forme ses parents ou connu, lui-même, un premier sentiment d’abandon (séparation de ses parents, recomposition de la famille, naissance d’un petit frère, manque d’attention à son égard…).

De même, quand il est conscient d’être au centre de désaccords ou discussions houleuses vis-à-vis de décisions ou des méthodes éducatives : son comportement a créé de la dispute, donc causé du tort à la relation de ses parents et impacté l’équilibre familial.

Il se peut aussi qu’il banalise le mensonge par mimétisme : il a repéré qu’un adulte, de sa famille proche, fonctionnait ainsi sans en subir de conséquences (ça pique, hein ?). En phase d’adolescence, il peut se persuader que la répréhension du mensonge n’est qu’une figure de style puisqu’une fois adulte, il sera admis qu’il en dise.

Le mensonge peut prendre la forme d’une dissimulation de détails ou données sans importance. On pourrait se demander pourquoi il le fait, alors ? Peut- être pour conserver une part d’intimité, mettre une distance (sentiment d’intrusion dans sa sphère intime, besoin d’orienter vers de fausses indications de lui par instinct de protection ou refus de proximité…)

 

Derrière l’enfant menteur, un « mécanisme de défense »

Ce qui est important à retenir, c’est que derrière le mensonge il y a de la peur. La peur (pas le manque de courage) de perdre quelque chose dont la valeur est inestimable dans ses représentations et croyances du moment.

« Assumer les conséquences de ses actes », « tirer des leçons de ses erreurs », etc…sont des concepts trop abstraits pour lui qui est plutôt dans le « ici » et « maintenant ».

A partir d’un certain âge, le mensonge récurrent peut-être l’affaire d’une faible estime de soi. Il redoute d’être décevant et de ne plus être aimé.

Pour solutionner ce problème, il faudra être un parent rassurant, capable de faire la part des choses et de mettre en place un discours et un comportement qui l’aidera à régler cette angoisse.

 

Repenser de bonnes attitudes à mettre en place pour corriger « ce mécanisme »

Trouver quelle attitude, réflexions, comportements vous avez mis en place et qui peut lui avoir laissé croire qu’une sottise, une action inadéquate, un oubli ou une désobéissance peut avoir pour enjeu l’amour qu’on lui porte ? (à partir de combien d’autres bêtises vont-ils cesser définitivement de m’aimer ? Avec la sensation d’avoir entamé pleinement ce capital).

Bien sûr, vous ne lui avez sûrement jamais dit ainsi, et cependant, l’attitude que vous avez mise en place lui fait penser cela. Attitude qui a très bien fonctionné avec son aîné mais dont il en fait, lui, une toute autre interprétation.

Quelle forme prend la réprimande ? Qui reprend votre enfant : vous, le parent ? L’enfant que vous êtes ? Quel enjeux, affect y mettez vous ?

L’accompagner pour se libérer du mensonge et faire d’autres connexions

C’est par cela qu’il serait bon de débuter : son cerveau est encore en construction, les changements peuvent être rapides pour peu qu’on trouve la bonne méthode. Repérer ce qui se cache derrière cette attitude (besoin, sentiment…).

Pour cela, pourquoi ne pas adopter la communication non agressive (CNA) qui va permettre de n’utiliser aucun jugement de valeur ni étiquette mais plutôt la mise en avant des sentiments et des besoins, les siens et les vôtres face à telle ou telle  de ses attitudes.

On va donc oublier les « mentir, c’est pas bien », « on ne t’a pas éduqué pour que tu deviennes un menteur », « pourquoi tu mens ? », « de quoi tu as peur ? » …

Dans le même ordre d’idée « tu es menteur» peut l’enfermer dans une caractéristique qu’il tient pour acquise. Une étiquette.

Pour utiliser plutôt des étapes :

  • Vous exprimez ce que vous ressentez :

quand (tu ne dis pas la vérité, ne dit pas tout de suite les choses…) je me sens (ex : triste, en colère, rejeté…) parce que j’ai besoin (ex : de te sentir en sécurité, de savoir que tu nous fais confiance, que tu saches que l’on t’aime quoi qu’il arrive et quoique tu fasses…) J’aimerais (ex : que tu nous dises les choses pour que nous sachions que tu es en sécurité, que tu nous fais confiance, que tu saches que l’on t’aime quoique tu fasses et quoi qu’il arrive…)

  • Vous le faites s’exprimer sur ce qu’il ressent (on évite le « pourquoi »), en termes de sentiment et de besoin) 

Même exercice pour lui avec la compréhension de ce qui se cache derrière ses mots

Quand (je  mens, j’oublie de dire les choses, racontes la moitié des choses…) je me dis  (ex : j’ai peur de me faire gronder… Personne n’aime se faire gronder et cependant il est bon de comprendre ce que cela représente pour lui : une rupture ?, des points en moins sur son permis d’amour ? Une raison de l’éloigner de vous pour vivre sans lui ? attirer l’attention ?) car j’aimerais, je crois que…

Que redoute t- il réellement ? Quel bénéfice en retire t-il ? Le mensonge est- il banalisé car courant dans la famille et sans conséquences pour ceux qui le pratiquent ?

  • Convenir ensemble d’une attitude à adopter pour combler attentes et besoins de chacun

En veillant à ce que les objectifs soient réalistes et réalisables pour lui. L’essentiel est d’amorcer le changement et reprogrammer ses fonctionnements.

En conclusion, qu’est-ce qui se passe exactement dans « sa petite tête » ? Quels sont mes comportements inconscients qui favorisent ce mécanisme?

Pour mettre en place, par la suite les bons comportements de part et d’autre et amorcer les bons changements.

Par ailleurs, le sentiment d’être isolé du reste de la famille (manque d’estime de soi ou insécurité qu’il ressent dans la cellule familiale) peut également le pousser à penser que  quoi qu’il fasse rien ne changera la donne. Le mensonge, dans ce cas peut être mis en place pour qu’on lui fiche la paix.

L’idée c’est de faire en sorte qu’il se sente suffisamment en sécurité pour qu’il abandonne ce fonctionnement. Les choses ne se feront pas spontanément, les fonctionnements mis en place ont la vie dure, même chez les enfants à fortiori si vous ne trouvez pas la bonne stratégie pour l’en délivrer.

Cela vous demande d’être patient car, vous aussi, avez mis en place une réponse systématique (vos fonctionnements conditionnés sont également à revoir ainsi que vos croyances en tant que parents).

Donc, essayez de trouver la bonne stratégie pour que de lui-même il avoue son mensonge (même si l’aveu est un peu tardif, il fera mieux la prochaine fois).

Lorsqu’il s’agit de dissimulation sans conséquences éducatives (il est cachotier et mystérieux, et alors ?), Pourquoi ne pas le laisser respirer et lui concéder son droit à l’intimité ?

Au fur et à mesure il intégrera que la bêtise faite n’impacte pas l’amour, le respect et l’estime que vous lui portez. Qu’il ne met pas non plus la famille ou le couple en péril.

 

Aller plus loin

https://lavieautaquet.com/2017/11/21/reagir-face-aux-mensonges-de-nos-enfants/

http://blog.scommc.fr/desaccords-educatifs-entre-les-parents-on-fait-comment/

http://blog.scommc.fr/ou-on-decouvre-que-poser-des-questions-nest-pas-forcement-la-bonne-facon-dobtenir-des-reponses/

https://lavieautaquet.com/2017/10/26/adopter-education-bienveillante/

 

 

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