Faire face à la maladie ensemble
Affronter et se soutenir
Après l’annonce de la maladie chacun va évoluer selon des étapes bien identifiées. A son rythme, avec parfois des retours à l’étape précédente. Les comprendre, savoir situer l’autre et vous situer au regard de ces phases, c’est mieux comprendre ce qui se joue dans votre relation et ce que vous devez mettre en place. Cela vous permettra de rester unis dans ce parcours difficile. Conserver l’amour en le faisant évoluer au fur et à mesure des changements qui s’opèrent. Le dialogue, la prise en compte et l’acceptation des sentiments et des besoins de chacun sont importants.
Faire face à la maladie avec son conjoint et se soutenir mutuellement va demander de renoncer définitivement à la relation telle qu’elle se vivait jusqu’à présent.
Faire face à la maladie pour avancer
Affronter ensemble la maladie, c’est admettre que rien ne sera plus jamais comme avant, quelle qu’en soit l’issue et s’en accommoder
Accepter d’être tous deux fragilisés et se donner le temps et les moyens de trouver les modes de fonctionnement qui nous sont propres : pour faire face à cette nouvelle réalité, l’intégrer et la vivre.
Accepter que le regard que l’autre nous porte ou que l’on porte à l’autre se modifie : vous le voyez au travers d’une nouvelle réalité avec tous les sentiments nouveaux, parfois confus et souvent violents qu’elle fait naître.
C’est le moment de désinvestir le couple en tant qu’entité « nous » ou « on » pour réinvestir deux personnalités dissociées, bien distinctes qui se soutiennent et réinventent leur équilibre. Exit le couple fusionnel, l’être à deux têtes que vous formiez !! Cette donnée est importante car il est nécessaire de ne jamais perdre de vue ce que vous êtes et ce qu’est l’autre. Ce que vous allez mettre en place pour vivre et surmonter la situation peut être radicalement différent de ce que l’autre va instaurer pour sa préservation. Il n’y a pas de jugement à avoir, rien n’est bon, rien n’est mal, seulement adapté à ce qui lui est possible de faire en pareil circonstance, au rythme qu’il peut. L’installation du dialogue et de la complicité sera plus productive.
Ce sera l’occasion d’intégrer que vous allez parfois vivre à des rythmes différents. Là encore, il n’y a rien de mal. La vie continue avec les obligations professionnelles et sociales. Ce sont d’ailleurs des tranches de vie qu’il faut voir comme l’opportunité de se ressourcer, de maintenir un équilibre et de nourrir des conversations avec votre conjoint qui lui feront du bien.
Changer de rythme. Accepter qu’à la maison certaines tâches puissent mettre plus de temps. Les choses ont changé, cela durera le temps que cela doit mais vous serez satisfait de les avoir faites. Ne renoncer pas à cela même si vous pensez que cela l’agace, malgré son insistance ou son impatience à vouloir les faire à votre place. Une nouvelle dimension temporelle est à adopter.
Il y aura naturellement des jours où votre conjoint, démoralisé, pourra vous adresser des reproches ou vous faire part d’un sentiment de grande solitude, cela ne doit pas être l’occasion de renoncer à ces moments, ni d’alimenter la culpabilité. Ni même de vous sentir personnellement visé ou rejeté. Ce qui est une réalité aujourd’hui ne le sera plus demain.
Apprendre à vivre chaque moment pleinement sans se projeter pour profiter des instants heureux et des petites victoires sur le temps et la maladie
Personne n’attend de vous que vous soyez un super héros. Laisser libre court à ses émotions permet de les évacuer et de passer à un état plus positif. Il n’est écrit nulle part que vous devez « être fort pour l’autre ». Chacun a le droit de craquer et d’avoir des jours « sans ». Le maître mot est « le dialogue ».
Savoir s’entourer, trouver de l’aide pour faire une pause et retrouver l’énergie nécessaire.
Remotiver sans brusquer.
Eviter de limiter la vie de famille aux seuls actes thérapeutiques ou à une routine morose.
Les non-dits, au contraire, pourront nourrir chez l’autre davantage de culpabilité, de regret et d’incertitudes. C’est créer une possible distance entre vous.
Tout se dire tout, à tout prix, n’importe comment et n’importe quand n’est pas des plus productifs non plus. Comprenez que vous allez devoir y mettre plus les formes, choisir les bons moments. Bref, l’occasion de mettre en place de la qualité dans la communication.
Le silence, c’est aussi communiquer.
Et, tout comme il est bon de s’abstenir de tout vouloir décider pour l’autre et de prendre en main chaque chose du quotidien, il est bon que le conjoint « malade » puisse aussi avoir un rôle dans le bien- être et l’équilibre du couple ainsi que dans les décisions.
S’autoriser à douter, assumer ses choix et tenter de vivre les événements au plus près de ses convictions propres.
Garder la main sur ce que l’on veut vivre ensemble et comment (tous les conseils sont les bienvenus. Certains sont moins opportuns ou appropriés que d’autres).
Communiquer auprès de l’entourage aide également à désamorcer la curiosité. Cela évite les questions maladroites ou insistantes à des moments inopportuns.
Adapter sa communication auprès des enfants en fonction de l’âge et de la maturité pour les rassurer. Les non-dits sont générateurs de peurs et d’angoisses chez les enfants.
Concéder que chaque membre de la famille suivra son propre processus d’acceptation et de fonctionnement face à l’épreuve.
Les étapes à l’annonce de la maladie
Comprendre la maladie, se comprendre et comprendre l’autre
Chaque étape peut être plus ou moins rapide et l’objet d’un accompagnement. Chaque membre de la famille y fera face à sa manière et selon son rythme. Affronter la maladie passera déjà par l’acceptation de ces disparités.
Le Choc
Après le diagnostic, il peut y avoir une phase de sidération qui se manifeste par une absence de réaction ou d’émotion. Le cerveau a besoin d’intégrer l’information. Dès cette première étape, il se peut que vous soyez déjà en décalage avec votre conjoint. Qu’il lui faille plus de temps qu’à vous pour en sortir ou qu’il ait intégré d’office l’étape suivante.
Le Déni
Le refus d’y croire et de l’accepter. C’est un mécanisme de défense face à une réalité difficile. C’est une phase importante qu’il est cependant nécessaire de traverser le plus vite possible. Il se peut alors que l’on fasse comme si de rien n’était car le cerveau rejette l’information.
La Colère
A ce stade, on fait face à la réalité du diagnostic. C’est une étape où l’on va se poser mille questions face à l’injustice de cette réalité. C’est un processus durant lequel, il est possible que l’on s’en prenne à tout et à tout le monde et même à son conjoint malade. Ici, on sait qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Que les choses ne seront plus jamais comme avant. C’est la phase des remords, des regrets, des reproches et des ressentiments.
Le Marchandage
Il n’y aura pas de retour en arrière et cependant il y a période de « résistance » où les sentiments sont exacerbés. Elle peut cohabiter avec la phase de colère. Le sentiment de révolte et d’injustice ainsi que les nombreux sentiments contradictoires qui se bousculent vont nous conduire à des comportements insolites, à négocier avec soi-même, Dieu ou qui qu’il soit pour le retour à la situation antérieure. Il se peut que ce processus ne soit pas observable de l’extérieur quand il est intériorisé.
La Dépression
C’est l’abattement profond. Cette phase peut prendre beaucoup de temps et se transformer en dépression réelle. On conscientise la maladie, ses conséquences et on mesure pleinement l’issue possible. C’est le moment des pleurs, du sentiment d’impuissance, d’injustice. De la peur. Ce n’est pas l’acceptation de la maladie pour autant.
L’Acceptation
Avec la résignation en premier lieu, phase durant laquelle on comprend ce qu’il en est exactement et laisse faire le destin. On arrête de remettre en question les médecins, les soins, les conseils et les autres.
Puis vient l’acceptation et avec elle, un meilleur moral, plus d’espoir. C’est le moment où l’on devient acteur et combatif dans ses soins, sa vie, sa relation de couple. C’est l’occasion de se demander que mettre en place pour être le moins mal possible.
La Reconstruction
Cette démarche est l’occasion de tout réorganiser, de tout réinventer. De se tourner définitivement vers sa réalité présente pour fonctionner autrement et positivement.
Vous l’avez compris, vous devez trouver vos solutions et vos nouveaux repères pour renoncer du mieux possible à ce qui existait et vous donner toutes les chances de vivre le moins mal les changements.
Ménagez-vous !! Trouver les structures qui vous permettraient de faire « une pause ».
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes en quête de réponses
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